March 17, 2025

Salaire minimum au Maroc : SMIG et SMAG

Le salaire minimum au Maroc a récemment connu une revalorisation, avec un SMIG qui atteint désormais 3 111,39 DH brut par mois. Malgré cette hausse, des disparités persistent entre secteurs et de nombreux salariés ne perçoivent toujours pas le minimum légal. Quelles sont les implications de cette situation pour les travailleurs et les employeurs marocains ?

Le SMIG au Maroc 

Le SMIG net au Maroc atteint désormais 3111,39 DH suite à la revalorisation de 5% intervenue en septembre 2023. Bien qu'en progression, ce salaire minimum reste éloigné du salaire moyen marocain qui s'établit à environ 340€ par mois, soit près de 3800 DH.

Des disparités existent entre le secteur privé, où le salaire moyen avoisine les 487€ mensuels (environ 5400 DH), et la fonction publique qui affiche une moyenne de 712€ par mois, soit près de 7900 DH. Le SMIG apparaît donc insuffisant pour assurer un niveau de vie décent aux salariés les moins bien rémunérés.

39% des salariés ne perçoivent pas le SMIG malgré la hausse

Selon les chiffres du ministère de l'Emploi, près de 1,4 million de salariés déclarés, soit 39% du total, n'ont pas perçu le SMIG légal entre janvier et juillet 2023. Cela ne signifie pas nécessairement un non-respect de la loi par les employeurs.

Comme l'explique le ministre Younes Sekkouri, cette situation s'explique souvent par le fait que "ces salariés ne travaillent pas tout le mois". Un temps de travail réduit ou des contrats courts peuvent donc expliquer qu'une partie des employés se retrouve en-dessous du salaire minimum mensuel, sans pour autant que leurs droits soient bafoués. Il reste néanmoins essentiel que les entreprises veillent à appliquer le SMIG horaire à tous leurs salariés.

Le SMAG pour le secteur agricole

Le salaire minimum agricole garanti (SMAG) a été revalorisé de 5% en même temps que le SMIG, passant ainsi de 84,37 DH à 88,58 DH par jour, soit environ 2303 DH par mois. Cela représente une hausse cumulée de 400 DH en un an pour les travailleurs du secteur primaire.

Pourtant, environ 300 000 employés agricoles déclarés percevraient encore une rémunération inférieure au SMAG selon les données du ministère de l'Emploi. Le ministre Younes Sekkouri précise qu'il ne s'agit pas d'une "violation de la loi, mais d'une problématique de déclaration des salariés tous les jours du mois". Des efforts restent donc à faire pour généraliser l'application du SMAG et permettre aux travailleurs agricoles de bénéficier pleinement de leurs droits.

L'agriculture, un des secteurs les moins bien rémunérés au Maroc

Malgré les revalorisations successives du SMAG, l'agriculture demeure l'un des secteurs les moins bien payés au Maroc avec un salaire moyen inférieur à 300€ par mois, soit moins de 3400 DH. À titre de comparaison, les salariés de la finance, de l'ingénierie ou de la banque perçoivent en moyenne plus du double.

Cette situation s'explique en partie par la prédominance des contrats courts et saisonniers dans le secteur agricole, mais aussi par la faible qualification de nombreux travailleurs ruraux. Une meilleure structuration des filières agricoles et des efforts de formation pourraient contribuer à terme à améliorer les rémunérations, au-delà de la seule hausse du SMAG.

L’évolution du salaire minimum 2024-2026

Au-delà des hausses programmées du SMIG et du SMAG pour 2025-2026, le marché du travail marocain reste marqué par de fortes disparités salariales entre le secteur privé et la fonction publique. Alors qu'un employé du privé perçoit en moyenne 487€ par mois (environ 5400 DH), son homologue du public touche près de 712€ mensuels, soit l'équivalent de 7900 DH.

Ces écarts posent la question de l'attractivité du secteur privé, en particulier pour les jeunes diplômés. Ils peuvent aussi nourrir un sentiment d'iniquité parmi les salariés du privé. Si les revalorisations du SMIG et du SMAG vont dans le bon sens, des efforts supplémentaires seront sans doute nécessaires pour réduire progressivement ces disparités public-privé.

Un coût de la vie 53% moins élevé au Maroc qu'en France

Malgré les futures augmentations programmées, le SMIG marocain restera très inférieur au SMIC français et aux standards européens en général. Cet écart doit cependant être relativisé au regard du coût de la vie nettement plus faible au Maroc.

Selon les données disponibles, vivre au Maroc coûterait en moyenne 53% moins cher qu'en France. Ce différentiel de pouvoir d'achat permet de nuancer la comparaison brute des salaires minimums. Néanmoins, le Maroc gagnerait sans doute à poursuivre la hausse régulière de son SMIG et SMAG au cours des prochaines années, afin de soutenir la consommation intérieure et d'améliorer les conditions de vie des travailleurs les plus modestes.

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